-
Incarner Oum Kalthoum, le défi d'un biopic sur la légendaire chanteuse égyptienne
-
Le ministre du Commerce Serge Papin déchargé des dossiers liés à Auchan
-
L'ancien patron de France Télécom Didier Lombard privé de sa Légion d'honneur
-
JO-2026: le relais de la flamme a débuté à Rome
-
Automobile: l'UE va-t-elle assouplir le passage au tout-électrique en 2035?
-
A Arica, dans le nord du Chili, insécurité et migration dominent avant le second tour
-
Nigel Farage lance son parti anti-immigration Reform UK à la conquête de l'Ecosse
-
Budget de la Sécu: l'Assemblée rétablit la suspension de la réforme des retraites, nouveau vote décisif mardi
-
Budget de la Sécu: l'Assemblée rétablit la suspension de la réforme des retraites, nouveau vote décisif en vue mardi
-
Accord sur le rachat de Warner Bros par Netflix pour 83 milliards de dollars
-
Wall Street termine en hausse, la Fed en ligne de mire
-
Mondial-2026: groupes piégeux pour l'Argentine et la France, Trump héros de la Fifa
-
Blanchiment en France: la banque espagnole Santander accepte de payer une amende de 22,5 millions d'euros
-
La Chine enverra deux nouveaux pandas géants en France d'ici à 2027
-
Retraites et travail: la conférence sociale cherche à voir loin, en plein débat budgétaire
-
La Bourse de Paris finit à l'équilibre, confiante dans la Fed
-
Mondial-2026: l'effervescence monte pour le tirage au sort, avec Trump en guest-star
-
Shein sera-t-il suspendu en France ? Décision le 19 décembre
-
Les boycotts jettent une ombre sur l'Eurovision 2026
-
Wall Street évolue en hausse, satisfaite de l'inflation américaine pour septembre
-
Wall Street ouvre en hausse, attend l'inflation américaine pour septembre
-
Netflix en passe de racheter Warner Bros Discovery pour créer un géant du divertissement
-
Retraites et travail: la conférence sociale percutée par le débat budgétaire
-
Zone euro: la croissance révisée à la hausse à 0,3% au 3e trimestre, selon Eurostat
-
Réchauffement climatique: face au déni, le chef du Giec appelle à être "très clair" sur le rôle de l'homme
-
Les prix alimentaires en baisse, reflet de l'abondance agricole mondiale
-
Quatre morts dans une nouvelle frappe américaine dans le Pacifique
-
Quatre morts dans un nouvelle frappe américaine dans le Pacifique
-
Budget de la sécu: "pas d'autre horizon" que de le voter, dit le gouvernement
-
Netflix en "négociations exclusives" pour racheter Warner Bros Discovery
-
MaPrimeRénov': les conseillers en rénovation énergétique craignent pour leur avenir
-
Grippe aviaire: au zoo de Paris, la campagne de vaccination bat son plein
-
En Géorgie, les chiens errants entre adoration et danger sanitaire
-
Budget: le gouvernement s'engage à ne pas augmenter les franchises médicales
-
Nouvelle frappe américaine dans le Pacifique en pleine polémique sur l'opération militaire de Trump
-
Bill Gates alerte sur un rebond "tragique" de la mortalité infantile en raison d'une baisse des aides
-
Shein et l'Etat se confrontent au tribunal sur la suspension de la plateforme
-
Pandas et ping-pong : Macron achève sa visite en Chine sur une note plus légère
-
Le Venezuela isolé après la suspension des vols par les compagnies étrangères
-
Wall Street termine sans grand entrain, attend la réunion de la Fed
-
La Bourse de Paris termine en petite hausse, portée par la Fed et l'Ukraine
-
Bassins industriels: risque accru de problèmes respiratoires pour les riverains
-
La Finlande sommée de réparer les injustices commises envers les Sami
-
Une sanction "rare": deux médecins révoqués pour des violences sexuelles aux urgences de Vendôme
-
Hong Kong: retrait des filets de protection sur de nombreux chantiers après l'incendie meurtrier
-
Enquête pour fraude dans l'UE : Federica Mogherini démissionne de la direction du Collège d'Europe
-
La délocalisation des profits ampute recettes fiscales et revenus des salariés, selon une étude
-
Christophe Gleizes condamné en Algérie: sa famille espère une grâce, Macron promet d’agir
-
Bois plutôt que pétrole: le pari d'un industriel face à la crise de la chimie allemande
-
Egypte: Sainte-Catherine, haut-lieu de pèlerinage sur le Sinaï, s'inquiète d'un mégaprojet immobilier
"Immoral mais pratique": au Pakistan, les familles continuent d'employer des enfants domestiques
Depuis ses 10 ans, Amina récure, balaie et cuisine pour une famille de classe moyenne de Karachi. Comme des millions d'enfants pakistanais, elle est aide ménagère, une pratique illégale mais très répandue qui a déjà endeuillé des familles souvent trop pauvres pour obtenir justice.
"Aux côtés de ma mère, je coupe des légumes, je fais la vaisselle, je passe le balai et la serpillère", décrit la fillette de 13 ans à l'AFP. "Mais je déteste travailler pour cette famille."
"On quitte notre bidonville à 07H00 et on rentre à 20H00, parfois, on travaille le dimanche même si c'est censé être notre seul jour de repos, et ça c'est vraiment injuste."
Un foyer pakistanais sur quatre employait un enfant comme domestique en 2022, selon l'Organisation internationale du travail (OIT), généralement des fillettes de 10 à 14 ans.
Sania, 13 ans, gagne par exemple 13 euros par mois pour aider sa mère à entretenir la demeure d'une riche famille pakistanaise qui lui a explicitement interdit de parler aux enfants ou de toucher à leurs jouets.
Leurs deux revenus combinés, 40 euros, sont loin du salaire moyen à 125 euros mais permettent à la famille de survivre.
"Moi, j'aurais rêvé de continuer l'école pour devenir médecin", regrette l'aînée d'une fratrie de cinq, qui devrait légalement être scolarisée jusqu'à ses 16 ans.
- "Je sais bien que c'est immoral" -
"Je sais bien que c'est immoral et illégal d'employer un enfant mais c'est pratique, et au moins, il a un toit et est bien nourri", tente de justifier auprès de l'AFP un professeur d'université qui emploie Humza, 10 ans.
Sous couvert d'anonymat, par peur de représailles, il raconte que le petit garçon a été envoyé par ses parents de son village à 450 kilomètres de Karachi, pour habiter à plein temps chez lui et effectuer ses tâches ménagères.
Il paye l'enfant 30 euros par mois, perçus par sa famille, qu'il ne rentre voir que quelques fois par an.
Une main d'oeuvre "docile et bon marché", estime-t-il, dans le pays de 255 millions d'habitants dont un tiers a moins de 14 ans.
"Au village, ses parents, pauvres, l'auraient sûrement envoyé aux champs sans même pouvoir le nourrir", argue-t-il, confessant toutefois être "mal à l'aise lorsque [s]es propres enfants partent à l'école et que lui reste nettoyer".
Kashif Mirza de l'ONG Sparc, l'une des principales organisations pakistanaise de défense des droits de l'enfant, estime que ces employés mineurs vivent une "forme d'esclavage moderne parfaitement admise dans la société pakistanaise qui les rend vulnérables auprès des mêmes employeurs qui prétendent faussement les protéger".
- Pardonner -
En février, Iqra, 13 ans, est morte sous les coups de ses riches patrons à Rawalpindi, ville jumelle d'Islamabad, parce que du chocolat avait disparu de leur cuisine.
Son père, Sana U., qui avait assuré au moment des faits qu'il réclamerait justice, raconte aujourd'hui à l'AFP avoir abandonné les poursuites "au nom de Dieu", la loi islamique permettant aux proches de gracier, généralement contre un dédommagement, ou de se venger.
"Des femmes de leur famille sont venues chez nous le mois dernier et ont fait pression pour implorer notre pardon, alors j'ai fini par leur accorder sans compensation financière", assure-t-il.
"Je n'avais pas le choix, où aurais-je trouvé l'argent pour payer les frais de justice? J'ai déjà plus de 600.000 roupies [1.800 euros] de dettes", raconte-t-il.
Aujourd'hui, ses deux fils et deux filles, qui travaillaient auparavant comme domestiques, restent à la maison et il assure seul les revenus du foyer.
"Même si on peine à survivre, je ne peux pas supporter l'idée de perdre un autre enfant."
- Brûlée au fer -
Les sanctions visant employeurs ou parents "ne sont pas assez strictes", regrette auprès de l'AFP Mir Tariq Ali Talpur, ministre des Affaires sociales du Sindh.
Dans cette immense province principalement rurale où se trouve Karachi, il assure que les autorités effectuent régulièrement des contrôles et prennent en charge les enfants employés illégalement.
"Nous devons les présenter au tribunal mais les parents viennent les récupérer et paient une amende ne dépassant pas 1.000 roupies [3 euros]. C'est pour ça que ces incidents ne cessent de se reproduire", regrette-t-il.
Pour les riches employeurs, les sommes à payer sont dérisoires et les peines, même pour violences, libérables sous caution, dénonce Sparc de longue date.
En septembre encore, un couple de Karachi, accusé d'avoir brûlé au fer à repasser Zainab, leur aide ménagère de 13 ans, car elle avait accidentellement brûlé le voile de sa patronne en repassant, s'est retrouvé libre en attendant son procès contre 90 euros chacun.
"Je ne comprends pas comment ils ont pu être libérés, est-ce que personne ne voit les blessures de Zainab?", interroge Asia M., en pointant les brûlures sévères de sa fille aux bras, jambes, dos et ventre.
"Je regrette profondément de l'avoir poussée dans les bras de ses tortionnaires. Ils ont ruiné sa vie. Ces marques resteront à jamais gravées sur son corps", se désole-t-elle.
La mère de famille assure vouloir poursuivre les auteurs en justice. Mais, dit-elle, "ils sont riches et se pensent intouchables, les pauvres comme nous n'ont aucun pouvoir et même la loi n'est pas de notre côté".
H.Müller--CPN